Mes chers frères !
L’un des objectifs de la révélation du Coran est de protéger la nature de l’être humain qu’on appelle « fitra ». Les enseignements du Coran permettent à l’homme de trouver un équilibre dans sa vie. De même, l’islam demande à l’homme de trouver un équilibre dans ses relations sociales. En effet, le Coran interdit les comportements qui troublent la paix de la société.

Dans le verset lu au début du sermon, Allah (azwj) dit :

« Ô vous qui avez cru ! Evitez de trop conjecturer sur les autres car une partie des conjectures est péché. Et n’espionnez pas ; et ne médisez pas les uns des autres. L’un de vous aimerait-il manger la chair de son frère mort ? Non ! vous en aurez horreur. Et craignez Allah. Car Allah est Grand Accueillant au repentir, Très Miséricordieux. » [1]

 Ainsi, Allah (azwj) interdit trois attitudes qui corrompent l’homme : le mauvais soupçon ou « sou al-zann », l’espionnage ou « tajassous » et la médisance ou « gayba ».

Chers fidèles !
Le mot « zann » signifie supposer quelque chose ou juger sans être sûr. Une bonne opinion sur quelque chose se dit « housn al-zann », et un mauvais soupçon se dit « sou al-zann ». Le fait que le mauvais soupçon traverse l’esprit sans être exprimée en parole ou en acte ne pose pas de problème. Le mot « tajassous » signifie « rechercher avec attention ». En islam, c’est le fait d’espionner la vie privée des gens, en étant à la recherche de leurs défauts. Notre Prophète (saw) a dit dans un hadith : « Prenez garde au soupçon, car le soupçon est le plus mensonger des propos rapportés. Ne vous espionnez pas, n’ayez pas de haine entre vous ! Soyez des frères ! » [2]

 

Chers croyants !
Parmi les trois choses qui causent des dommages à la société, il y a la médisance que l’on appelle « gayba » en arabe. La médisance, c’est le fait de parler d’une personne en son absence d’une manière qu’elle n’aimerait pas entendre. Critiquer ou parler de quelque chose que la personne désapprouverait relève de la médisance. Cela peut concerner l’apparence physique, la famille, la pratique religieuse, les vêtements, la maison, la voiture, etc. Un jour, notre Prophète (saw) demanda à ses compagnons : « Savez-vous ce qu’est la médisance ? – Ils répondirent : Allah et Son Messager savent mieux ! – Il a dit : C’est que tu évoques ton frère en des termes qu’il détesterait. » On demanda : « Et qu’en est-il si cette caractéristique est présente en lui ? – Il répondit : Si ce que tu dis est présent en lui, tu auras alors médit à son sujet ; mais si ce n’est pas le cas, tu l’auras alors diffamé. » [3]

Dans le hadith lu au début du sermon, le Messager d’Allah (saw) a dit : « Celui qui défend l’honneur de son frère contre celui qui le médit, Allah le protégera de l’Enfer au Jour du Jugement. » [4]

 

Chers musulmans !
Le mauvais soupçon, l’espionnage et la médisance nuisent à la société. Quand les gens parlent dans le dos des autres, la confiance disparaît. Parmi les organes auxquels les gens doivent le plus faire attention, il y a donc la langue. La langue exprime nos pensées et nos sentiments. Parfois, elle peut apaiser une personne ou un groupe en colère, et parfois, elle peut semer la zizanie. Voilà pourquoi nous devons surveiller notre langue.

Qu’Allah mette dans nos cœurs la bonne opinion des gens. Qu’Il protège notre langue de l’erreur, nos yeux de l’espionnage et notre cœur du mauvais soupçon.

Qu’Il nous éloigne de la médisance et nous rapproche de la fraternité, qu’Il nous protège de la division et nous unisse. Amin.

[1] Sourate Houjourât, 49:12

[2] Mouslim, Birr, 30

[3] Mouslim, Birr, 70

[4] Tirmidhî, Birr, 20

Les dangers du mauvais soupçon, de l’espionnage et de la médisance