Mes chers frères !
L’un des principes de notre religion est ce qu’on appelle « ma’roûf ». Ce mot signifie ce qui est bien et conforme à la nature humaine et à la religion. « Ma’roûf » fait partie des finalités de notre religion. Le bien est une valeur que l’être humain doit d’abord appliquer puis répandre autour de lui. Là où le « ma’roûf » n’a pas de place, c’est le « mounkar », c’est-à-dire le mal, qui domine. À ce propos, notre Prophète (saw) a dit : « Le bien est ce qui apaise ton cœur et dans quoi tu trouves la sérénité. Le mal, c’est ce qui trouble ton cœur et suscite en toi un doute, même si les gens te donnent leurs avis. » [1]

Ainsi, notre Prophète (saw) souligne l’importance de la conscience du bien et du mal qu’Allah (azwj) a placée dans le cœur de chaque être humain.

Chers croyants !
C’est à travers les écrans que nous sommes confrontés à la face abominable du mal et de l’injustice, en particulier en Palestine. Face à ces scènes de barbarie, la conscience de l’humanité souffre et les cœurs sont meurtris. Malheureusement, les guerres et les occupations de notre époque montrent que la violence circule d’un continent à l’autre. Face à cette barbarie, les dirigeants des États et des organisations internationales, qui devraient y mettre un terme, gardent le silence ou évitent toute sanction efficace. Or le Coran nous rappelle : « Ils ne s’interdisaient pas les uns aux autres ce qu’ils faisaient de blâmable. Comme est mauvais, certes, ce qu’ils faisaient ! » [2]

Chers musulmans !
Depuis peu, la tragédie qui se déroule en Palestine, et plus particulièrement à Gaza, est devenue l’épreuve la plus manifeste de l’humanité. Le refus des autorités internationales de prendre des mesures efficaces pour mettre fin à cette barbarie déconcerte des hommes et des femmes de toutes religions et cultures. Le progrès scientifique et technologique est désormais questionné quant à sa réelle contribution à la civilisation humaine. Le sang et les larmes des femmes, des enfants et des personnes âgées font regretter les époques les plus primitives. Les cris des opprimés montent jusqu’au Trône divin. Mais en réponse, des hommes et des femmes de divers horizons, au-delà de leurs différences, suivent l’appel de leur conscience et tentent de lancer des initiatives pacifiques, loin de toute violence, dans ce que l’on peut appeler une entraide dans le bien. De nombreuses personnes, de langues et religions différentes, rivalisent d’efforts pour mettre fin au massacre à Gaza. Ainsi s’accomplit la Parole sublime de notre Seigneur :

« A chacun une orientation vers laquelle il se tourne. Rivalisez donc dans les bonnes œuvres. Où que vous soyez, Allah vous ramènera tous vers Lui, car Allah est, certes Omnipotent. » [3]

Chers fidèles !
Sans servir les intérêts d’aucun pouvoir politique ou économique, une flottille baptisée « Sumud », tente actuellement de briser le blocus de Gaza pour des motifs purement humanitaires. Cette flottille est devenue une fierté pour l’humanité et un espoir pour les opprimés. Elle est le symbole de la paix. N’oublions pas que ce sont les pas courageux d’hommes et de femmes autant que les invocations des opprimés qui peuvent arrêter les tyrans.

En tant que musulmans, nous exprimons notre gratitude à ceux qui participent à cette résistance civile contre la barbarie et qui contribuent à la maintenir présente dans l’opinion publique. Que notre Seigneur soit le Protecteur et le Secoureur de Gaza ainsi que de toutes les terres opprimées du monde. Qu’Il nous accorde des jours où règneront la paix et la sérénité. Amin !

[1] Dârimî, Büyû’, 2

[2] Mâide suresi, 5:79

[3] Bakara suresi, 2:148

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