Sermon du Vendredi

Sermon: Mettre Son Savoir En Pratique

27. August 2021
Koran Tasbih Grün

Chers Croyants !

Nous savons tous que la quête de la science est une obligation pour tout musulman[1]. La science obligatoire pour chaque croyant est appelée « ‘ilmu’l-hâl ». Elle est constituée de toutes les connaissances nécessaires pour mener à bien nos responsabilités et de nos obligations en matière de croyance, de moralité ou d’adoration, mais également de toutes les règles religieuses concernant notre vie de tous les jours telles que celles relatives au commerce ou au mariage. Avoir le minimum nécessaire de connaissance dans ces domaines est une obligation individuelle pour chaque croyant. Quant à l’apprentissage des sciences religieuses comme le tafsir, les sciences du hadith, les fondements du fiqh, le kalâm, ou encore l’apprentissage de sciences profanes comme la médecine, l’ingénierie, l’architecture ou encore l’histoire, il s’agit d’un fardh kifâyah, c’est-à-dire une obligation collective. Il suffit ainsi qu’une partie de la communauté œuvre dans ces domaines pour que la responsabilité du reste de la communauté soit levée. Si au contraire, personne ne se spécialise dans un de ces domaines, la communauté toute entière est alors tenue responsable de ce manque. Il faut toutefois rappeler que ces sciences ne doivent pas se transformer en un objectif absolu car les sciences ne sont que des moyens et non des finalités. Le savoir doit être au service de la vraie finalité qui est le passage à l’action par la mise en pratique des connaissances.

Chers Musulmans !

De nombreux versets du Coran attirent notre attention et vantent les mérites de ceux qui croient et accomplissent de bonnes œuvres. C’est la crainte d’Allah qui constitue le lien entre la foi et la pratique. Il est dit dans le Coran : « Parmi Ses serviteurs, seuls les savants craignent Allah véritablement. Allah est certes Puissant et Pardonneur. ».[2] Le compagnon Ibn ‘Abbas (r.a) disait en commentaire de ce verset que « seules les personnes qui connaissent la Grandeur, la Gloire et la Puissance infinie d’Allah peuvent le craindre véritablement ». L’imam Cha’bî, grand savant de l’époque des tâbi’un, explique que la science et la crainte d’Allah ne peuvent être séparées l’une de l’autre. En effet, lorsqu’un homme lui dit :
« Donne-moi une fatwa, ô savant. », l’imâm lui répondit : « N’est savant que celui qui craint véritablement Allah (swt). »[3] Il nous montre ainsi que la science qui est vraiment profitable est celle qui conduit la personne à la crainte d’Allah et qui l’incite à faire des bonnes actions.

Mes Chers Frères, Mes Chères Sœurs !

‘Ali (r.a) nous rapporte qu’un homme vint un jour voir le Prophète (sas) et lui dit : « Ô Messager d’Allah, qu’est-ce qui lèvera le poids de l’ignorance qui pèse sur moi ? ». Ce à quoi le Prophète (sas) répondit : « La science. ». L’homme l’interrogea alors de nouveau : « Et qu’est-ce qui lèvera le poids de la science qui pèsera sur moi ? ». Le Prophète (s.a.s) lui répondit : « La pratique. »[4]. C’est ainsi que notre bien-aimé Prophète (s.a.s) nous indique la voie à suivre. Certains savants disent : « La science est un arbre, ses fruits sont les bonnes actions. Celui qui ne met pas en pratique sa science ne peut être considéré comme un savant. ». Le savant Sahl Ibn ‘Abdullah nous explique le lien entre la science et la pratique en déclarant : « Les sciences sont mondaines mais la pratique qui en découle est pour l’au-delà. » [5]. Muadh ibn Jabal (r.a) exprime cette même vérité lorsqu’il affirme : « Apprenez autant de science que vous le voudrez, Allah ne vous récompensera qu’à condition que vous la mettiez en pratique. « [6]. Abu Hurayra (r.a) nous avertit également à ce sujet en déclarant : « Toute science qui n’est pas mise en pratique est semblable à un trésor qui n’est pas dépensé dans le sentier d’Allah. »[7].

Chers Fidèles !

Voici un rappel très important qui nous vient de notre Prophète (s.a.s) et qu’il nous faut sans cesse nous remémorer : « Le jour de la Résurrection, les pieds du fils d’Adam, debout devant son Maître, ne bougeront pas avant qu’on ne l’interroge sur cinq choses : ce qu’il a fait de sa vie, comment il a passé sa jeunesse, comment il a acquis ses biens, comment il les a dépensés, et ce qu’il a fait du savoir qu’il a acquis. »[8]. En tant que serviteur d’Allah, nous devons nous remettre en question sur les points qui viennent d’être cités. Le lien entre la science et la pratique auquel fait allusion la fin de ce hadith est certainement l’une des choses que nous négligeons le plus. C’est pour cela que le grand compagnon Abu Darda (r.a) disait : « J’ai peur qu’Allah me dise : « Tu étais une personne de science, montre-moi donc comment tu as œuvré avec ce savoir ? ». » [9].

Qu’Allah fasse de nous des serviteurs mettant en pratique leur savoir et qu’Il nous facilite notre jugement. Âmin.

[1] İbn Mâdja, H. No:224
[2] Sourate du Créateur (al-Fâtir), 35:28
[3] Baghawî: Meâlimou’t-Tanzîl, Tafsir sourate 35, verset 28
[4] Khatîb al-Baghdâdî : İqtidhâou’l-ilm al-‘Amel,1984, p.18-19
[5] op. cit., p.14, 28
[6] Dhârimî, İlm, 11, Hadith n° 268
[7] Khatîb al-Baghdâdî, op. cit., p.24
[8] Tirmidhî, Sifatou’l-Qiyama, 3, Hadith n° 2416
[9] Khatîb al-Baghdâdî, op. cit., p.41

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