Mes chers frères !
Allah (azwj) a créé l’être humain selon une saine nature que l’on appelle « fitra ». Il lui a accordé la raison, la volonté et la liberté de choisir. Grâce à ces bienfaits, l’homme a acquis la capacité de distinguer le vrai du faux. Mais le Diable et le nafs tendent de nombreux pièges à l’homme, au point de l’empêcher de discerner le bien du mal. L’un de ces pièges est la dépendance. La drogue, l’alcool, le tabac, les jeux de hasard et toutes les autres mauvaises habitudes sont autant de maux qui créent des situations de dépendance pour l’homme. Pourtant, notre corps ne nous appartient pas : c’est un dépôt confié par notre Seigneur. Maltraiter ce dépôt, l’empoisonner par la fumée du tabac, l’enivrer par l’alcool ou le corrompre par la drogue, c’est trahir ce dépôt.

Chers musulmans !
La dépendance ne se limite pas seulement aux substances. À notre époque, elle se manifeste aussi sous d’autres formes. La dépendance aux écrans pousse les gens à gaspiller leur temps. Selon les recherches, les individus passent en moyenne 6 à 7 heures par jour devant un écran. Cette dépendance affaiblit la communication au sein des familles, empêche les couples de passer du temps ensemble, et éloigne les enfants de leurs parents. De plus, dans ces espaces, toutes sortes d’images obscènes se banalisent. Passer des heures à faire défiler des vidéos, à parcourir des galeries de photos, à se perdre dans des contenus inutiles ne convient pas à la morale du croyant. Bien sûr, le musulman ne rejette pas la technologie. Il la considère comme une miséricorde, mais l’utilise à des fins utiles.

Une autre forme de dépendance est le fanatisme qui s’est développé autour du football.

Malheureusement, certains en viennent à délaisser la prière et à s’éloigner des mosquées pour cela. Ceux qui passent des heures devant les écrans trouvent excessif de consacrer quelques minutes à l’adoration. D’autres font même leurs prières en fonction des horaires des matchs ou des séries. Pourtant, le temps du croyant doit être rythmé non pas par l’écran, mais par l’appel à la prière. Voilà une preuve que l’homme s’est laissé dominer par son nafs. Allah le Très-Haut a dit : « Vois-tu celui qui prend sa passion pour sa propre divinité ? Et Allah l’égare volontairement et scelle son ouïe et son cœur et étend un voile sur sa vue. Qui donc peut le guider après Allah ? Ne vous rappelez-vous donc pas ? » [1]

Chers fidèles !
Voilà la meilleure description de l’état où conduisent les dépendances : prendre son nafs pour divinité !

Tabac, alcool, jeux, drogues, télévision, téléphone, réseaux sociaux, football et autres… Celui qui devient esclave de ces dépendances est devenu le serviteur de son nafs et a perdu sa liberté. Or, la véritable liberté est d’être serviteur d’Allah. Même dans l’adoration, notre Prophète (saw) a ordonné la modération. En effet, il a dit au compagnon Abdullah ibn Amr (ra) : « Ô Abdullah ! On m’a informé que tu jeûnes tous les jours et que tu passes toutes tes nuits en prière. Ne fais pas cela ! Car ton corps a des droits sur toi, tes yeux ont des droits sur toi, et ton épouse a des droits sur toi. »[2]

Si même dans les actes d’adoration, l’excès n’est pas accepté, réfléchissons donc à quel désastre conduit l’excès dans des occupations inutiles. Faisons donc l’effort de protéger nous-mêmes, nos enfants et nos familles de toutes sortes de dépendances.

Je termine mon sermon par ce verset dans lequel Allah le Très-Haut décrit les qualités des croyants : « Ils se détournent des futilités. » [3]

Qu’Allah fasse de nous des serviteurs attachés uniquement à Lui, protégés des dépendances nuisibles et détournés des occupations futiles. Âmîne !

[1] Sourate al-Jâssiya, 45:23

[2] Mouslim, Siyâm, 193

[3] Sourate al-Mou’minoûne, 23:3

Khoutba – Français

Khoutba – Turc

Khoutba – Arabe

Khoutba – Anglais

Khoutba – Allemand